La réintégration picturale : le rôle des mastics et des retouches
La pose des mastics de fond comme de formes demande une grande rigueur, ne tolérant aucun « à-peu-près ».
Les retouches qui s’y poseront, qu’en à elles invitent une certaine sensiblité. Une connaissance des techniques anciennes de peinture est indispensable ainsi que l’art des mélanges de couleurs. Tout sera dans, l’œil, la mesure et le doigté.
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Le masticage
C'est une opération qui consiste à combler les manques, accidents, pertes de matière et lacunes de la couche picturale. Ce mastic devra avoir la teinte de la préparation originelle de l’œuvre afin de ne pas perturber la teinte générale du tableau.Cette opération de masticage se fait en 2 temps :
Nous procédons tout d'abord par :
- la pose d'un mastic de fond qui a pour but de combler le manque et de le remettre au niveau de la couche colorée.
- puis une fois sec, nous procédons à la pose du mastic de forme : celui-ci a pour rôle de reformer les empâtements manquants, les traces de la brosse, les mouvements de "l’écriture" du peintre.
Ces opérations sont cruciales pour une bonne réintégration colorée.
Elles seront suivies par un léger vernissage, intermédiaire afin d'isoler les futures retouches de la porosité des mastics.
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Les retouches
Cette opération consiste à retrouver l’intégralité esthétique à l’œuvre, en rendant pratiquement invisible les altercations qui la défigurent.
Il ne s’agit pas de rénover, mais de rendre la lecture de l’œuvre à nouveau lisible et compréhensible. C’est un réajustement de la couleur, de la tonalité, de la patine des zones altérées avec les zones originelles environnantes en bon état.
L'atelier pratique différentes sortes de retouches, adaptées au style, à l'état et à l'époque de l’œuvre:
Une réintégration visible à l’œil nu :
Trattegio et pointillisme (vibration de traits ou de points colorés)
Une réintégration non discernable à l’œil nu :
Le glacis
Les rebouches illusionnistes
Pour ce faire, l'atelier utilise des peintures spéciales de restauration préalablement testées et utilisées par les musées nationaux et étrangers : les Gamblin.
L’atelier utilise aussi, selon les cas, de l’aquarelle, et d’autres peintures spécifiques de restauration.
La réintégration picturale se terminent, selon les tableaux, par un vernis final de protection d’aspect soit mat, satiné voir brillant selon le vernis originel et l’époque de l’œuvre.